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Mêmes les très jeunes veaux ont besoin d’un litre d’eau par jour

L'eau permet le bon développement des papilles ruminales, permet la régulation thermique du jeune veau, et favorise la prise d'aliment, sec ou lacté.

Ça n’est pas parce que les veaux sont au lait qu’ils n’ont pas besoin d’eau. Dans un webinaire de Littoral Normand, le vétérinaire Jean-Michel Cuminet revient sur l’abreuvement des futures génisses.

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« On voit encore trop souvent des veaux de moins de trois semaines sans eau à disposition », alerte Jean-Michel Cuminet, vétérinaire conseil pour Littoral Normand dans un Webinaire.

Car même pendant la phase lactée, l’animal a besoin d’eau. Compter un demi-litre à un litre durant les premiers jours de sa vie, puis jusqu’à trois litres d’eau en complément du lait selon la température extérieure. « Il faut être conscient que le lait ne suffit pas à lui seul à répondre aux besoins d’hydratation d’un veau », poursuit le vétérinaire.

L’eau n’a pas qu’un rôle physiologique, elle contribue également au bon développement de l’animal. « Lorsque le veau tète, le lait rejoint la caillette car la gouttière œsophagienne est fermée. L’eau, quant à elle, va dans le rumen, la gouttière œsophagienne étant ouverte en dehors des tétées ». Et sa présence dans le rumen est importante : elle aide au développement des papilles ruminales. « C’est la combinaison du concentré premier âge, de l’eau et du brassage par le rumen qui assure le développement des papilles. C’est primordial pour former un bon ruminant », insiste Jean-Michel Cuminet. Elle influe également sur le développement de la flore intestinale.

L’eau, c’est également un moyen pour l’animal de se rafraîchir : une augmentation de 1°C de la température extérieure entraîne une augmentation de la consommation d’eau de 8 %.

Enfin, l’eau stimule l’ingestion. « Dès lors qu’on distribue un aliment sec, on associe 2 à 3 litres d’eau par kilo d’aliment ingéré », détaille le vétérinaire.

6 % de consommation de lait en moins chez les veaux non abreuvés

Tout cela a des conséquences sur la croissance des jeunes animaux. Une étude danoise montre que des veaux non abreuvés les 17 premiers jours de vie consomment 6 % de lait en moins : « c’est du GMQ de perdu », commente Jean-Michel Cuminet. « La privation d’eau sur le premier mois de vie réduit la prise d’aliment sec de 31 %, et impacte de fait la croissance de 38 %. » En bref, si le lait est essentiel au bon démarrage de l’animal, l’eau l’est tout autant.

Bien abreuver ses génisses

En bas âge, un seau d’eau doit être à disposition dès le deuxième jour de vie. « Idéalement, il doit prendre la place du seau du lait en dehors des repas lactés. » Compter également une demi-heure entre les repas lactés et les buvées d’eau, de sorte à donner le temps à la gouttière œsophagienne de s’ouvrir. Bien entendu, l’eau doit être propre et souvent renouvellée.

En case collective, compter un abreuvoir par case, avec un point d’eau pour sept à dix veaux maximum. « L’idéal, c’est d’avoir un abreuvoir à niveau constant et de le placer près des cornadis. » Les abreuvoirs sont à nettoyer tous les jours et à désinfecter une fois par semaine. Le débit doit être suffisant : au moins 12 litres par minute.

Adapter la taille de l’abreuvoir à celle de l’animal est important. « On le place à 40 cm sur les animaux de moins de 2 mois, pour arriver 60 cm à 12 mois », note le vétérinaire, qui conseille également de les relier à la terre. « Il n’est pas rare de constater des courants parasites sur les abreuvoirs, ce qui stresse les génisses à chaque prise d’eau. »

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